Les propositions de Marine Le Pen pour lutter contre le communautarisme
Par Emmanuel Galiero Publié
Pour faire face au fondamentalisme islamique, la présidente du Front national réclame une réponse « globale et précise ». Elle estime que les discours « ne suffiront pas longtemps » et que l’angélisme « qui refait surface dans une partie de la gauche » n’a plus sa place.
Au lendemain des attentats terroristes et des commémorations qui ont suivi, Marine Le Pen considère que la France affronte un problème de société qu’il est «largement temps de poser et de solutionner». La présidente du Front national l’a dit, vendredi à Nanterre, lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle elle a estimé qu’il était «illusoire et dangereux de penser qu’il n’y a pas de lien entre l’immigration et le développement de l’islamisme radical sur notre territoire».
Selon elle, le problème souligné par ces événements impose plusieurs révisions, du contrôle des frontières à l’immigration illégale et l’immigration massive qu’elle juge «anarchique». De même, selon elle, il faut réviser le code de la nationalité car l’acquisition automatique par le droit du sol aurait conduit à des «erreurs grossières».
Marine Le Pen estime que le problème de société en jeu est à la fois le «plus profond», le «plus important» et le «plus difficile» à régler. Elle pointe l’immigration de masse, «notamment depuis des pays de culture musulmane» qui, selon elle, a «renforcé» les problèmes d’assimilation. «Il y a aujourd’hui des personnes nées en France, ayant acquis la nationalité française à leur naissance ou à leur majorité, qui se sentent profondément en rupture avec la société française», déplore la présidente du FN en dénonçant une série d’atteintes aux principes «sacrés» de la laïcité. «Ce sont autant d’expressions d’un communautarisme qui fracture de plus en plus la société», dénonce-t-elle en reprochant à la classe politique de l’avoir ignoré.
Pour Marine Le Pen, le communautarisme est le «terreau de l’islamisme» et elle estime que le refus des minutes de silence par des mineurs n’en serait qu’une «suite logique». «Je ne dis pas que ces milliers de gamins sont des islamistes en puissance, bien entendu, ni même que leurs parents le sont, mais je dis qu’ils appartiennent à une partie de la population communautarisée en rupture, beaucoup plus sensible à l’influence islamiste.»
Déchéance de nationalité, interdiction de territoire
Au chapitre des réponses, Marine Le Pen propose une défense «ferme» de la laïcité, la fin de la construction de lieux de culte avec de l’argent public ou étranger, l’arrêt des revendications (religieuses, alimentaires, vestimentaires ou sur les jours de travail chômés et les salles de prière dans les entreprises), l’application de l’interdiction du voile intégral, la fin de la gestion des lieux de culte par des États étrangers. Elle réclame aussi la surveillance des mosquées et l’expression des prêches en français. «Il faut cesser de parler de communautés, ce terme qui gangrène le débat public», clame-t-elle. Elle souhaite d’ailleurs que la Constitution française réaffirme que la République ne reconnaît aucune communauté. Le FN a déjà réclamé également la déchéance de nationalité pour les djihadistes français binationaux ainsi que l’interdiction de territoire.
Concernant le monde éducatif, le Front national avance l’idée d’une «procédure spécifique» à destination des enseignants leur permettant de signaler toute dérive constatée d’un élève vers «le rejet de la laïcité». Elle précise: «Après une convocation systématique des parents, un signalement au procureur de la République s’imposera». Puis, comme «symbole fort», elle défend l’idée d’un rétablissement de l’uniforme à l’école publique et privée. Dans le même esprit, Marine Le Pen propose le rétablissement d’un service militaire de deux à trois mois pour transmettre la notion de «dû à la nation» ainsi que les valeurs «de base» aux jeunes «déstructurés et sans repères.»
Jugeant l’État «très affaibli» face à la menace, l’eurodéputée dénonce la suppression de «12500 postes en cinq ans» dans la police et la gendarmerie. Elle fait donc une «priorité nationale» du rétablissement des moyens à hauteur de ce qu’ils étaient en 2007, avant «le grand saccage sarkozyste». Idem dans l’armée pour laquelle elle demande une «forte hausse» du budget et la création d’une brigade d’intervention dépendant de la gendarmerie pour «rétablir l’ordre dans les banlieues» et «vider les caves de leurs armes». S’agissant du renseignement, Marine Le Pen estime que les services doivent «retourner sur le terrain», là où les «racailles radicalisées» qui ont «toutes le même profil», «vivent et agissent».
Enfin, sur le plan judiciaire, le FN réclame l’abrogation des lois Dati (2009) et Taubira (2014), l’adoption du principe de la «tolérance zéro» et la «suppression» des remises automatiques de peine en prison. Pointant certaines rappeurs invitant à la «violence» ou au «meurtre», Marine Le Pen estime que «l’indulgence du parquet est incompréhensible».
Pour conclure, la présidente du Front national souhaite une «réorientation profonde» de la politique étrangère de la France, coupable, selon elle, de «fautes» et «d’erreurs» géopolitiques comme celle des interventions en Libye ou en Syrie. Elle dénonce enfin les «relations incestueuses» de la France et de ses dirigeants UMP comme PS avec certains pays comme le Qatar, qu’elle accuse d’être un «soutien» au fondamentalisme islamiste dans le monde avant de lancer une dernière flèche: «Il n’y a bien que Laurent Fabius ou Nicolas Sarkozy pour oser encore le nier».
No entenc perquè es fa propaganda de la dirigent d’extrema dreta Marine Le Pen. Si aquesta va a ser la tònica en ANNA, tancaré qualsevol relació amb ella.